Comment identifier les signes d'un rug pull dans les projets crypto

Comment identifier les signes d'un rug pull dans les projets crypto nov., 29 2025

Les rug pulls sont devenus l’escroquerie la plus courante dans l’univers des crypto-monnaies. En 2024 seulement, plus de 92 projets ont disparu en un clin d’œil, emportant avec eux près de 126 millions de dollars des investisseurs. Ce n’est pas une erreur technique. Ce n’est pas un échec de marché. C’est un vol organisé, planifié, et souvent parfaitement conçu pour sembler légitime jusqu’au moment où tout s’effondre. Et la plupart du temps, les victimes ne voient rien venir. Comment éviter d’être la prochaine ? Voici les signes d’alerte que vous devez connaître - et qu’aucun investisseur ne devrait ignorer.

L’équipe est anonyme - et c’est un énorme drapeau rouge

Un projet crypto sans équipe identifiable n’est pas un projet innovant. C’est une cible. Dans les projets légitimes, même ceux qui valorisent la vie privée, les développeurs utilisent des pseudonymes vérifiables : un profil GitHub actif, des publications publiques, des interviews, des contributions à d’autres projets connus. Un rug pull, lui, est construit par des inconnus. Pas de nom. Pas de LinkedIn. Pas de trace. Juste un compte Twitter avec 500 abonnés et un site web qui ressemble à un template de Canva.

La raison ? L’anonymat permet aux escrocs de disparaître sans conséquence. Si vous êtes une entreprise enregistrée à Singapour ou un développeur connu dans la communauté Ethereum, vous avez quelque chose à perdre. Une réputation. Des partenariats. Une carrière. Les escrocs n’ont rien. Et c’est exactement ce qu’ils veulent.

Le prix monte à 50X en 24 heures - c’est un piège

Vous voyez un token qui passe de 0,001 $ à 0,05 $ en une journée ? C’est magnifique, non ? Pas du tout. C’est un signal d’alarme. Les rug pulls fonctionnent sur la FOMO - la peur de manquer l’opportunité. Les escrocs achètent massivement leur propre token avec des fonds de départ, puis lancent une campagne sur Twitter, Telegram et TikTok. Des influenceurs payés promettent des rendements de 100X. Des bots génèrent des volumes artificiels. Les nouveaux arrivants entrent en masse. Et quand le prix atteint son pic, l’équipe vend tout. D’un coup. Le token plonge à 0,1 % de sa valeur maximale. Les derniers acheteurs sont piégés.

Un vrai projet ne fait pas exploser son prix en 24 heures. Il grandit lentement, avec une adoption réelle. Si vous voyez un token qui double toutes les heures, c’est un feu d’artifice - pas une croissance.

Des promesses de rendement incroyables - c’est du pipeau

« Gagnez 100X en 7 jours ! » « Retour garanti à 500 % ! » « Accès exclusif à la prochaine révolution blockchain ! »

Si un projet vous promet des rendements impossibles, il ne cherche pas à vous aider. Il cherche à vous voler. Aucun investissement légitime, même dans les crypto-monnaies, garantit des gains aussi élevés. Les projets sérieux parlent de risques, de volatilité, de roadmaps réalistes. Les escrocs parlent de richesse rapide. Ils savent que les gens désespérés prennent des décisions émotionnelles. Pas rationnelles.

La règle simple : si la promesse semble trop belle pour être vraie, c’est qu’elle l’est. Et si elle est écrite en majuscules, avec des emojis de fusées et des messages du type « NE MANQUEZ PAS CETTE OCCASION », fuyez.

Aucune audit de smart contract - c’est un projet sans fondations

Un smart contract, c’est le code qui gère votre argent. Si ce code est mal écrit, ou malveillant, vous perdez tout. Les projets sérieux font auditer leur code par des firmes reconnues : CertiK, PeckShield, Trail of Bits. Ces audits sont publiés en ligne. Vous pouvez les lire. Vous pouvez les vérifier.

Un rug pull, lui, n’aura jamais d’audit. Ou alors, il affichera un faux certificat. Un logo qui ressemble à CertiK, mais avec un nom légèrement différent. Ou un PDF généré par IA avec des phrases vagues. Si vous ne trouvez pas un audit détaillé, avec des rapports techniques, des lignes de code analysées, et le nom de l’entreprise qui l’a fait - ne misez pas un centime.

Un robot promet des gains fous, mais des mécanismes cachés font s'effondrer le token.

L’équipe détient une énorme partie des tokens - et pas de verrouillage

Imaginons qu’un projet ait 1 milliard de tokens en circulation. Si l’équipe en détient 400 millions, elle peut les vendre d’un coup et faire s’effondrer le prix. C’est un rug pull en mode « soft ». Pas besoin de pirater le code. Il suffit de vendre.

Les projets légitimes mettent en place des verrous de liquidité (liquidity locks) et des plans de déblocage progressif (vesting schedules). Cela signifie que l’équipe ne peut pas vendre ses tokens avant 6, 12 ou 24 mois. Et même là, elle ne peut pas vendre tout d’un coup. Si vous voyez un projet où l’équipe détient plus de 20 % des tokens - et qu’il n’y a aucun verrouillage - c’est une bombe à retardement.

Le seul vrai signe de confiance ? Quand l’équipe renonce à la propriété du contrat. C’est-à-dire qu’elle perd tout contrôle sur le token. Plus personne ne peut le modifier. Plus personne ne peut le voler. C’est rare. Mais quand c’est fait, c’est un excellent indicateur.

Le token est listé sur un DEX - et c’est normal… mais pas suffisant

Uniswap, PancakeSwap, Raydium… Ces échanges décentralisés permettent à n’importe qui de créer un token en 5 minutes. C’est leur force. Et aussi leur faiblesse. Il n’y a aucune vérification. Aucun contrôle. Aucune obligation de transparence.

Les projets légitimes sont souvent listés sur les DEX - mais ils sont aussi listés sur des bourses centralisées comme Binance ou Kraken. Pourquoi ? Parce que les bourses centralisées font des vérifications de sécurité, de conformité, et de réputation. Si un projet n’est présent que sur un DEX, et jamais ailleurs, c’est un avertissement. Ce n’est pas une preuve d’escroquerie - mais c’est un signal fort que vous devez creuser.

Le site web et les réseaux sociaux sont trop beaux pour être vrais

Un site web professionnel. Un whitepaper de 40 pages. Des partenariats avec des marques connues. Des centaines de followers sur Twitter. Tout semble parfait. Mais regardez de plus près.

Le whitepaper est-il copié-collé d’un autre projet ? Les partenariats sont-ils réels ? Vérifiez les sites des entreprises mentionnées. Avez-vous trouvé un communiqué de presse ? Un tweet officiel ? Ou juste un post de l’équipe du token disant « Nous avons signé avec XYZ » ?

Sur les réseaux sociaux, combien de commentaires sont des bots ? Des comptes sans photo, sans historique, qui ne publient que des « HODL » et des « TO THE MOON » ? Si plus de 70 % des interactions sont artificielles, le projet est un décor. Pas une entreprise.

La liquidité n’est pas verrouillée - vous êtes à la merci de l’équipe

La liquidité, c’est l’argent (souvent de l’ETH ou du BNB) qui permet d’acheter et de vendre le token. Si cette liquidité est dans un contrat que l’équipe peut débloquer à tout moment, elle peut la retirer. Et quand elle le fait, le token devient invendable. Votre argent est coincé.

Les projets sérieux utilisent des services comme Unicrypt ou Team Finance pour verrouiller la liquidité pendant des mois - et ils affichent la preuve en ligne. Si vous ne trouvez pas de lien vers un contrat de verrouillage vérifiable, ou si le verrouillage est de 24 heures seulement, c’est un piège. Un verrouillage de 24 heures ? C’est juste un délai pour que les escrocs vendent avant que vous ne puissiez réagir.

Des enfants vérifient une checklist pour éviter les arnaques crypto, guidés par une chouette sage.

Le code du contrat est caché - ou modifiable après déploiement

Sur Etherscan ou BscScan, vous pouvez voir le code source d’un smart contract. Si le contrat est « non vérifié » - c’est-à-dire que le code n’est pas publié - c’est un énorme drapeau rouge. Pourquoi cacher le code ? Parce qu’il contient des fonctions cachées : la possibilité de bloquer vos ventes, de créer des tokens à l’infini, ou de modifier les frais de transaction après coup.

Les « honeypots » sont des contrats conçus pour vous permettre d’acheter - mais pas de vendre. Si vous essayez de vendre, la transaction échoue. Vous avez perdu votre argent. Et vous ne le savez qu’après.

Si vous n’êtes pas développeur, utilisez des outils comme RugDoc ou TokenSniffer. Ils analysent automatiquement les contrats et vous disent s’il y a des fonctions dangereuses. Ne prenez pas de risques. Vérifiez toujours.

La communauté est un champ de bataille - pas un lieu d’échange

Une vraie communauté discute de la technologie. Elle pose des questions. Elle critique. Elle propose des améliorations. Une communauté de rug pull ? Elle est silencieuse… sauf quand quelqu’un dit : « Ce token va exploser ! »

Regardez les canaux Telegram ou Discord. Les messages sont-ils tous identiques ? « Buy now! » « 100X tomorrow! » « Don’t miss out! » Et si quelqu’un demande : « Où est l’audit ? » ou « Pourquoi l’équipe est-elle anonyme ? », est-il banni ?

Si la modération consiste à supprimer les questions critiques, c’est une communauté de manipulation. Pas d’adoption. Pas d’innovation. Juste des vendeurs qui veulent vous faire entrer avant de partir.

Le projet n’a aucun but réel - c’est juste une spéculation

Quel est le problème que ce token résout ? Pourquoi existe-t-il ?

Un vrai projet répond à ces questions. Par exemple : « Nous permettons aux petits producteurs d’Afrique de vendre leur café directement aux consommateurs, sans intermédiaires. » Ou : « Nous réduisons les frais de transfert pour les travailleurs migrants. »

Un rug pull ? Il dit : « Nous créons la prochaine monnaie de la révolution blockchain. » Ou : « Un token qui récompense les détenteurs avec 50 % d’intérêts par jour. »

Si vous ne comprenez pas ce que le projet fait, ou si son but est juste de faire monter le prix - vous êtes dans un schéma Ponzi. Pas dans une innovation.

Les développeurs disparaissent après le lancement

Avant le lancement, l’équipe est partout. Sur Twitter. Sur Discord. Sur YouTube. Elle répond à toutes les questions. Elle fait des AMAs. Elle promet des mises à jour hebdomadaires.

Après le lancement ? Silence. Le site web ne se met plus à jour. Les comptes Twitter deviennent privés. Le Discord est déserté. Les développeurs ne répondent plus. C’est le moment où ils ont pris l’argent et ont disparu.

Si vous voyez un projet qui a un lancement bruyant, mais pas de suivi, c’est un rug pull en cours. Ne vous y engagez pas. Et si vous y êtes déjà, préparez-vous à perdre tout ce que vous avez mis dedans.

Qu’est-ce qu’un rug pull exactement ?

Un rug pull est une escroquerie dans laquelle les développeurs d’un projet crypto créent un token, le promeuvent massivement pour attirer des investisseurs, puis retirent soudainement toute la liquidité du projet ou modifient le contrat pour empêcher la vente des tokens. Les investisseurs se retrouvent avec des actifs sans valeur, tandis que les escrocs s’enfuient avec l’argent.

Les rug pulls arrivent-ils souvent ?

Oui. En 2024, plus de 92 rug pulls ont été recensés dans le monde, avec près de 126 millions de dollars volés. Plus de 300 000 tokens frauduleux ont été créés depuis le début de l’ère DeFi, et plus de 2 millions d’investisseurs ont été touchés - plus que lors des faillites de FTX, Celsius et Voyager réunies.

Comment vérifier si un contrat est sécurisé ?

Vérifiez d’abord si le code source est publié sur Etherscan ou BscScan. Ensuite, recherchez un audit de sécurité d’une entreprise reconnue comme CertiK, PeckShield ou Trail of Bits. Utilisez des outils comme RugDoc ou TokenSniffer pour analyser automatiquement les risques. Si le contrat est non vérifié, ou s’il contient des fonctions comme « mint », « pauseTrading » ou « setFee », évitez-le.

Est-ce que les tokens listés sur Binance sont sûrs ?

Les tokens listés sur Binance ou d’autres grandes bourses centralisées ont subi des vérifications de sécurité et de conformité, ce qui réduit considérablement le risque de rug pull. Cela ne signifie pas qu’ils sont sans risque - mais ils sont beaucoup plus sûrs que les tokens sur Uniswap ou PancakeSwap. Si un projet n’est disponible que sur un DEX, il faut une vérification beaucoup plus rigoureuse.

Puis-je récupérer mon argent après un rug pull ?

Presque jamais. Les escrocs utilisent des adresses anonymes, des mixeurs de crypto, et des réseaux décentralisés pour cacher l’argent. Même si la police identifie les coupables, récupérer les fonds est extrêmement rare. La seule protection efficace est la prévention : ne jamais investir dans un projet sans vérifier les signes d’alerte.

9 Commentaires

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    Sophie Spillone

    novembre 30, 2025 AT 15:03

    OH MON DIEU J’AI VU UN TOKEN QUI DISAIT '1000X EN 3 JOURS' AVEC UNE ROCKET QUI EXPLOSE UN PIZZA HUT 🚀🍕 J’AI CRU QUE C’ÉTAIT UNE NOUVELLE TENDANCE DE LA CRYPTO… J’AI CLIQUÉ. J’AI PERDU 800€. MAIS AU MOINS J’AI EU UN MEME DE LA MORT DE LA RÉALITÉ. MERCI, INTERNET.

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    Nicole Flores

    décembre 1, 2025 AT 21:49

    Les rug pulls ? C’est juste le FBI qui laisse faire pour que les gens se rendent compte que la crypto c’est une arnaque américaine. Les banques centrales ont peur. Et les gars en T-shirt avec un VPN ? Ils sont payés par le Pentagon pour semer la pagaille. Je le sais, j’ai vu un document fuité sur 4chan.

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    Nathalie Verhaeghe

    décembre 2, 2025 AT 09:27

    Je suis ingénieure en sécurité blockchain et je valide les contrats tous les jours. Le point sur les audits est CRUCIAL. Si vous ne voyez pas un rapport de CertiK ou PeckShield avec des lignes de code analysées, ne touchez pas au token. Même un audit 'light' de 500€ vaut mieux que rien. Et vérifiez toujours le nom exact de l’audit - les escrocs changent 'CertiK' en 'Certik' ou 'CertiK.io' pour tromper les non-tech. 💡

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    Danielle Kempf

    décembre 3, 2025 AT 10:19

    C’est lamentable que des individus puissent s’enrichir en exploitant la naïveté des autres. Il est de notre devoir moral de ne pas investir dans des projets non régulés. La finance décentralisée n’est pas une jungle. C’est une responsabilité. Et vous, qui lisez ceci, avez-vous vérifié la transparence de vos propres choix ?

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    Elise Barthalow

    décembre 4, 2025 AT 07:34

    je me suis fait avoir une fois avec un token qui s'appelait 'MoonDoge'... j'ai cru que c'était une blague mais j'ai mis 200€... et j'ai perdu. maintenant je vérifie tout. même le nom du github. 😅

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    Sophie Wallner

    décembre 5, 2025 AT 16:50

    Vous avez lu l’article ? Bon. Maintenant allez vérifier les 10 premiers tokens sur Uniswap. 9 sur 10 ont un contrat non vérifié. Vous avez encore un doute ?

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    Monique Wasserman

    décembre 6, 2025 AT 14:20

    Il est regrettable que l’industrie de la technologie financière ait dégénéré en une forme de carnaval spéculatif où l’analyse rationnelle est remplacée par des émotions collectives et des emojis de fusées. Ce n’est pas une innovation. C’est une décadence.

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    Babette Silber

    décembre 6, 2025 AT 15:19

    Je vais pas mentir… j’ai mis 500€ dans un token avec un logo de chat qui fait du yoga. Et j’ai vu la liquidité déverrouillée en 48h. J’ai crié. J’ai pleuré. J’ai fait un meme. 🐱🧘‍♀️💸

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    Tainá Viviane

    décembre 7, 2025 AT 00:10

    La vérification du code source sur Etherscan est une étape fondamentale. Tout investisseur qui néglige ce point ne mérite pas de perdre de l’argent - il mérite d’être protégé de lui-même.

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