Fiscalité suisse : traitement de la taxe sur la fortune pour les cryptomonnaies
oct., 18 2025
Calculateur de taxe sur la fortune pour les cryptomonnaies
Calcul de votre taxe sur la fortune
Calculez l'impôt cantonal annuel sur la valeur nette de vos cryptomonnaies en Suisse selon les taux applicables par canton.
Lorsque l’on parle de cryptomonnaies des actifs numériques basés sur la technologie blockchain, la Suisse les traite comme des crypto‑actifs dans le cadre de la taxe sur la fortune un impôt cantonal annuel appliqué sur la valeur nette du patrimoine privé. Cette approche, très rare à l’international, permet aux investisseurs individuels de déclarer leurs avoirs numériques sans craindre de lourdes impositions sur les plus-values. Dans cet article, vous découvrirez comment déclarer, valoriser et optimiser la taxe sur la fortune pour vos cryptomonnaies en Suisse.
1. Cadre légal et classification des tokens
Le taxe sur la fortune Suisse s’appuie sur le DLT Act (Loi sur la technologie de registre distribué) entré en vigueur en août 2021. L’Administration fédérale des contributions (AFC) a publié, le 27 août 2019 puis le 14 décembre 2021, un guide distinguant trois types de tokens :
- Tokens de paiement (ex. Bitcoin, Litecoin) - considérés comme de simples actifs de portefeuille.
- Tokens utilitaires - donnent accès à un service ou une plateforme.
- Tokens de sécurité - similaires aux actions ou obligations traditionnelles.
Cette classification influence à la fois la déclaration fiscale et le traitement de la taxe sur la fortune. Les tokens de paiement bénéficient du traitement le plus favorable, tandis que les tokens de sécurité sont soumis aux mêmes règles que les valeurs mobilières classiques.
2. Déclaration annuelle et conversion en CHF
Chaque contribuable doit déclarer la valeur totale de ses crypto‑actifs au 31 décembre. L’AFC publie chaque année les taux de conversion officiels pour les principales monnaies : Bitcoin, Ethereum, Ripple, Bitcoin Cash et Litecoin. Ces taux sont obligatoires lorsqu’ils existent. Pour les crypto‑actifs non couverts, la règle est la suivante :
- Utiliser le prix de clôture de la plateforme d’échange principale (ex. Binance, Kraken) au 31 décembre.
- Si aucune cotation fiable n’est disponible, appliquer le prix d’achat historique en CHF.
Il est crucial de conserver tous les relevés de transaction, car les autorités cantonales peuvent demander la preuve de la valeur retenue. De nombreuses plateformes offrent désormais des rapports CSV compatibles avec les logiciels de comptabilité comme Koinly ou CoinTracking.
3. Taux de la taxe sur la fortune selon les cantons
En Suisse, la taxe sur la fortune est prélevée au niveau cantonal, avec des taux qui varient de 0,3 % à 1 % selon le canton et la tranche de patrimoine. Voici un tableau illustratif basé sur les données 2024‑2025 :
| Canton | Taux de base (≤ 500 k CHF) | Taux maximal (≥ 5 M CHF) |
|---|---|---|
| Zoug | 0,30 % | 0,55 % |
| Genève | 0,50 % | 0,90 % |
| Vaud | 0,40 % | 0,80 % |
| Berne | 0,30 % | 0,70 % |
| Tessin | 0,35 % | 1,00 % |
Choisir son canton de résidence devient donc un levier d’optimisation. Les cantons comme Zoug ou Berne affichent les taux les plus bas, ce qui explique l’afflux de “crypto‑entrepreneurs” vers ces régions.
4. Traitement des gains en capital
Pour les particuliers, la Suisse exonère totalement les plus-values réalisées sur les crypto‑actifs, qu’il s’agisse de Bitcoin, d’Ethereum ou de tokens utilitaires. Cette exemption vaut aussi pour les actions et obligations classiques. Cependant, deux cas d’exception existent :
- Trader professionnel - défini par le cercle d’indicateurs de l’AFC (fréquence, volume, recours à dulevier, etc.). Les gains sont alors soumis à l’impôt sur le revenu au taux fédéral (0‑11,5 %) + cantonal + communal.
- Activité commerciale - par exemple une société de minage ou de staking considérée comme revenu d’entreprise.
Les cabinets de conseil fiscal tels qu’Ark‑fid.ch soulignent que la frontière entre investisseur « privé » et professionnel est parfois floue, d’où l’importance d’un avis professionnel en cas de doute.
5. Cas particuliers : staking, DeFi et mining
Les nouvelles formes de revenu passif liées aux crypto‑actifs sont désormais encadrées :
- Staking - le rendement généré est considéré comme un revenu de patrimoine. Il doit être déclaré séparément et est soumis à l’impôt sur le revenu, mais la valeur du token staké reste dans la base de la taxe sur la fortune.
- DeFi (finance décentralisée) - les intérêts perçus ou les gains de swap sont traités comme des revenus d’investissement, donc imposables.
- Mining - classé comme une activité commerciale. Les revenus du minage sont entièrement imposables au niveau fédéral, cantonal et communal.
En 2024, l’AFC a publié un guide détaillant ces distinctions et précisant les exigences de documentation (relevés de pool, contrats intelligents, etc.).
6. Stratégies d’optimisation fiscale
Voici les leviers les plus répandus parmi les détenteurs suisses de crypto‑actifs :
- Domiciliation cantonale - transférer sa résidence fiscale vers un canton à taux bas avant le 31 décembre.
- Structuration familiale - répartir les actifs entre conjoints ou enfants pour profiter de seuils d’exonération (≈ 77 k CHF par adulte).
- Timing des désinvestissements - vendre les tokens avant la clôture de l’année si la valeur a fortement baissé, afin de réduire la base de la taxe sur la fortune.
- Utilisation de sociétés holding - les entreprises domiciliées à Zoug peuvent bénéficier d’une imposition sur les bénéfices très réduite tout en conservant les crypto‑actifs dans le patrimoine d’entreprise.
- Déclaration précise des tokens non‑cotés - recourir à des services comme CoinTracker ou à des feuilles de calcul Excel afin de justifier les valeurs utilisées.
Ces astuces sont recommandées par Koinly (2024) comme bonnes pratiques, mais chaque situation mérite une évaluation personnalisée afin d’éviter les redressements.
7. Questions fréquentes
Foire aux questions
Comment déterminer la valeur de mes cryptomonnaies au 31 décembre ?
Utilisez les taux de conversion publiés par l’AFC pour les principales monnaies. Pour les tokens moins courants, reportez‑vous au prix de clôture de la plateforme d’échange que vous utilisez habituellement. En l’absence de cotation fiable, la valeur d’achat historique en CHF est admise.
Les gains de staking sont‑ils imposables ?
Oui. Le revenu généré par le staking est considéré comme un revenu de patrimoine et doit être déclaré dans votre déclaration d’impôt sur le revenu. Le token mis en staking reste quant à lui soumis à la taxe sur la fortune.
Puis‑je être considéré comme trader professionnel ?
L’AFC se base sur plusieurs critères : nombre de transactions annuelles, montant total des ventes, utilisation d’un effet de levier, et proportion du revenu total provenant du trading. Si plusieurs seuils sont dépassés, vous passez du statut d’investisseur privé à celui de professionnel, entraînant l’assujettissement des gains à l’impôt sur le revenu.
Quel canton offre le taux le plus bas pour la taxe sur la fortune ?
Zoug et Berne affichent parmi les taux les plus bas (0,30 % à 0,55 %). Cependant, le choix du canton doit aussi prendre en compte les services publics, la fiscalité du revenu et les éventuelles conventions internationales.
Dois‑je déclarer mes NFTs ?
Oui. Les NFTs sont considérés comme des biens meubles et doivent être inclus dans la base de la taxe sur la fortune à leur valeur de marché au 31 décembre. La plus‑value réalisée lors de leur revente est traitée comme un gain en capital, généralement exempté pour les particuliers.
En résumé, la Suisse offre un cadre fiscal clair et favorable aux détenteurs de cryptomonnaies, à condition de respecter les obligations de déclaration et de bien choisir son canton de résidence. Une planification proactive et un suivi rigoureux des transactions vous permettront de profiter pleinement de cet environnement attractif.
Jean-François Kener
octobre 18, 2025 AT 09:00Je tiens tout d’abord à saluer la clarté de cet article, qui décortique avec rigueur le traitement fiscal des crypto‑actifs en Suisse. La distinction entre tokens de paiement, utilitaires et de sécurité, bien que technique, revêt une importance capitale pour les contribuables. Il est également pertinent de rappeler que la taxe sur la fortune varie sensiblement d’un canton à l’autre, ce qui ouvre des possibilités d’optimisation légitime. En définitive, une bonne planification repose sur la maîtrise de ces règles et sur le recours à un conseil professionnel.
Denis Kiyanov
octobre 26, 2025 AT 07:16Franchement, votre analyse est bien trop académique ! On parle d’argent réel, pas d’un cours d’économie. Si les autorités suisses veulent vraiment attirer les crypto‑entrepreneurs, elles devraient baisser les taux à zéro, pas les laisser osciller entre 0,3 % et 1 % selon le canton. C’est une occasion en or pour les gros capitalistes qui s’en fichent de la forme juridique des tokens. Alors, arrêtons de tergiverser et tirons‑le‑circuit !
Gerard S
novembre 3, 2025 AT 05:33Il me semble important de souligner que la documentation exigée par l’AFC, notamment les relevés de transactions et les rapports CSV, doit être conservée pendant plusieurs années. Sans ces pièces justificatives, le contribuable s’expose à des redressements fiscaux potentiellement lourds. Le recours à des services comme Koinly ou CoinTracker facilite grandement ce suivi. Cela dit, la vigilance reste de mise, surtout pour les tokens peu cotés.
James Coneron
novembre 11, 2025 AT 03:50Il est indéniable que le cadre fiscal suisse, tel que présenté dans cet article, représente un véritable laboratoire d’expérimentation pour les autorités monétaires du monde entier, et pourtant ce n’est qu’une partie de l’histoire que nous devons raconter. On ne peut ignorer le fait que, derrière chaque taux de taxe sur la fortune indiqué, se cachent des décisions politiques qui ont été largement influencées par des groupes d’intérêts et des lobbyings invisibles au grand public. La classification des tokens, prétendument objective, a été élaborée par un comité dont les membres ne sont pas toujours tenus de divulguer leurs positions financières dans le domaine des crypto‑actifs, ce qui soulève des questions de transparence. De plus, la méthode de conversion en CHF au 31 décembre, bien que semblant rigoureuse, repose sur des sources qui peuvent être manipulées par les plateformes d’échange, surtout lorsqu’il s’agit de tokens moins liquides. Il faut également mentionner que la notion de « trader professionnel » utilisée par l’AFC est si vague que même les experts fiscaux divergents ne s’accordent pas sur ses critères exacts, ce qui laisse une marge d’interprétation dangereuse. Les cantons, à leur tour, ont leurs propres agendas, certains cherchant à attirer des capitaux en affichant des taux bas, tandis que d’autres augmentent leurs prélèvements pour financer des services publics qu’ils jugent indispensables. Cette disparité crée un phénomène de compétition fiscale qui, à long terme, pourrait mener à une course vers le bas, affaiblissant la capacité des cantons à investir dans les infrastructures locales. En outre, les revenus issus du staking et du DeFi sont souvent présentés comme des « revenus de patrimoine », mais la ligne entre revenu passif et revenu actif devient floue, surtout lorsque les protocoles automatisés génèrent des rendements élevés. Le minage, quant à lui, est classé comme activité commerciale, et cela ne suffit pas à couvrir les coûts énergétiques croissants qui affectent l’environnement suisse, un point que l’on ne retrouve pas dans le texte. Enfin, il faut se rappeler que la législation suice, bien que progressiste, n’est pas à l’abri d’une évolution rapide qui pourrait rendre obsolètes les stratégies d’optimisation décrites ici. Ainsi, toute planification fiscale doit être réévaluée régulièrement afin de rester conforme aux nouvelles directives de l’AFC et aux éventuelles réformes cantonales. En somme, la complexité du système ne doit pas dissuader les contribuables, mais au contraire les inciter à chercher des conseils spécialisés pour naviguer dans ce labyrinthe législatif. La prudence et la documentation rigoureuse restent leurs meilleures alliées face à un paysage fiscal en constante mutation.
Anne Sasso
novembre 19, 2025 AT 02:06En résumé, la transparence documentaire est indispensable, surtout lors d’un contrôle fiscal.
Alain Leroux
novembre 27, 2025 AT 00:23À mon avis, la focalisation sur les taux cantonaux détourne l’attention des coûts réels liés à la volatilité des cryptomonnaies.
Marcel Roku
décembre 4, 2025 AT 22:40Franchement, t’es pas le premier à crier au loup, les taux sont là depuis des années et ça change pas.