Interdiction totale du minage de crypto et des banques au Koweït : Ce que vous devez savoir en 2025

Interdiction totale du minage de crypto et des banques au Koweït : Ce que vous devez savoir en 2025 nov., 12 2025

Vérificateur de consommation électrique au Koweït

Le Koweït a banni le minage de crypto et toutes les activités liées aux cryptomonnaies depuis juillet 2023. Pas d’exceptions. Pas de légalisation progressive. Pas de licences pour les entreprises. Rien. Les banques locales ne peuvent pas traiter de transactions en Bitcoin, Ethereum ou tout autre actif numérique. Les mineurs sont traqués. Les foyers qui consomment trop d’électricité sont inspectés. Et les amendes peuvent atteindre jusqu’à 164 000 dollars américains - avec jusqu’à cinq ans de prison.

Une interdiction totale, pas juste une restriction

Le Koweït n’a pas simplement limité les cryptomonnaies. Il les a effacées de son système financier. La Banque centrale du Koweït (CBK), l’Autorité des marchés des capitaux (CMA), l’Unité de régulation des assurances et le ministère de l’Industrie et du Commerce ont tous signé des circulaires identiques en juillet 2023. Le message était clair : tout ce qui touche aux cryptomonnaies - paiements, investissements, échanges, minage - est interdit. Même posséder des bitcoins n’est pas illégal, mais les utiliser, les échanger ou les miner l’est.

Contrairement aux Émirats arabes unis ou à Bahreïn, qui ont créé des cadres légaux pour encadrer les actifs numériques, le Koweït a choisi la voie du tout-interdit. Pourquoi ? Parce qu’il veut éviter à tout prix le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il suit à la lettre la recommandation n°15 du Groupe d’action financière (FATF), une norme internationale que peu de pays appliquent aussi strictement.

Comment les banques sont impliquées

Toutes les banques koweïtiennes - y compris les filiales des grandes institutions internationales - doivent respecter l’interdiction. Elles ne peuvent pas ouvrir de comptes pour des entreprises de crypto, ne peuvent pas traiter de virements vers des plateformes comme Binance ou Coinbase, et ne doivent même pas accepter de dépôts provenant d’échanges de cryptomonnaies. Si un client reçoit de l’argent d’un échange crypto, son compte peut être gelé. En 2024, 147 violations de cette règle ont été enregistrées. Les banques ont payé plus de 8 millions de dollars d’amendes.

Les conseillers financiers et les employés des banques ont suivi une formation obligatoire sur les normes FATF. Ils doivent maintenant identifier les signaux d’activité crypto : des transferts répétés depuis des portefeuilles inconnus, des paiements en petites sommes depuis des pays à risque, ou des transactions en dehors des heures de travail. Même un simple virement de 500 dollars peut déclencher une enquête.

Le minage, une menace pour le réseau électrique

Le minage de crypto n’est pas seulement interdit - il est traqué comme un crime. Les serveurs qui consomment des dizaines de kilowatts en continu sont faciles à repérer. Le ministère de l’Électricité et de l’Eau a installé des capteurs intelligents pour détecter les pics d’énergie anormaux. À Al-Wafra, un quartier résidentiel, certains foyers ont consommé jusqu’à 20 fois plus d’électricité que la normale. Ce n’était pas une panne de climatisation. C’était du minage.

En 2024, les autorités ont mené 89 raids contre des opérations de minage clandestines. En 2025, ce chiffre a augmenté de 40 %. Les policiers ont saisi des milliers de machines ASIC, des serveurs rackés, des générateurs diesel et même des ordinateurs portables modifiés pour miner en cachette. Les propriétaires de ces équipements risquent jusqu’à cinq ans de prison et des amendes de 50 000 dinars koweïtiens (164 000 $).

Le Koweït produit toute son électricité à partir de pétrole. Le minage de crypto consomme autant d’énergie que 10 000 foyers. C’est une perte économique et environnementale inacceptable pour un pays qui dépend de ses ressources pour financer son État. Ce n’est pas une question de technologie. C’est une question de survie budgétaire.

Des banquiers cachent des Bitcoins sous des tampons rouges 'Interdit', tandis qu'un enfant tente de les déposer.

Les conséquences pour les citoyens

Malgré l’interdiction, les Koweïtiens continuent d’utiliser les cryptomonnaies - en secret. Selon Chainalysis, environ 45 000 personnes (2,1 % de la population) sont encore actives dans l’écosystème crypto, principalement via des plateformes peer-to-peer sur Telegram. Il existe des groupes avec plus de 3 500 membres où les gens échangent des bitcoins contre des dinars koweïtiens en espèces.

Ces transactions sont risquées. En janvier 2025, plus de 40 millions de dollars ont été volés dans une arnaque appelée « Bitcoin Kuwait », un faux jeton créé par des escrocs. Les victimes ont payé en espèces ou via des transferts bancaires, pensant qu’elles achetaient de l’or numérique. Aucune plainte n’a été traitée. Aucune loi ne protège les victimes de fraudes en crypto - parce que le crypto est illégal.

Les utilisateurs rapportent aussi que leurs comptes bancaires sont régulièrement gelés. Un homme de 32 ans a vu trois de ses comptes bloqués en deux ans pour avoir reçu des paiements de Binance. Il a dû fournir des documents pour prouver que l’argent venait de la vente d’un véhicule, pas de crypto. Il a passé six mois à régler le problème.

Le Koweït, seul dans sa région

Le Koweït est le seul pays du Conseil de coopération du Golfe à avoir adopté une interdiction totale. Les Émirats arabes unis ont créé l’Autorité de régulation des actifs virtuels (VARA) à Dubaï. Bahreïn a délivré 12 licences. L’Arabie saoudite en a délivré 7. Le Qatar, autrefois strict, est en train de préparer un cadre légal pour les actifs numériques d’ici la fin de 2025.

Le Koweït, lui, refuse de bouger. Il a rejeté toute forme de « sandbox » réglementaire. Il n’a pas de laboratoire d’expérimentation pour les fintech. Il n’a pas de loi pour encadrer les blockchains sans crypto. Il a choisi la sécurité absolue - même si cela signifie rester à l’écart de la révolution technologique.

Cela a un coût. Entre 2023 et 2025, le Koweït a perdu près de 1,2 milliard de dollars d’investissements potentiels dans la blockchain. Alors que les entreprises des Émirats embauchent des ingénieurs blockchain, le Koweït n’en recrute pas. Alors que Dubaï a créé 15 000 emplois liés aux cryptomonnaies, le Koweït n’en a créé aucun.

Une ville du Koweït où des avions en papier en forme de Bitcoin sont bloqués par des filets, sous l'œil d'une chouette juge.

Le point de vue des experts

Certains soutiennent la décision. Dr. Abdulhadi Al-Khouri, directeur de l’Institut koweïtien de recherche scientifique, dit que « la prudence est justifiée dans un pays où la stabilité financière est sacrée ». La Banque centrale du Koweït affirme que le nombre de cas de fraude liée à la crypto a baissé de 63 % depuis 2023.

Mais d’autres dénoncent l’aveuglement. Dr. Noura Al Dhaheri, chercheuse en fintech à l’Université Khalifa aux Émirats, affirme que « l’interdiction totale crée un vide réglementaire. Les gens passent à l’illégalité, ce qui augmente les risques, pas les diminue ». Le Fonds monétaire international a averti en 2025 que cette approche « protège contre les risques à court terme, mais coûte cher à long terme ».

Et maintenant ?

En octobre 2025, les autorités ont ordonné aux fournisseurs de télécommunications de bloquer 137 plateformes de crypto. 92 % des utilisateurs koweïtiens ne peuvent plus y accéder directement. Le ministère de l’Intérieur a créé des unités spécialisées pour traquer les mineurs. Les amendes ont doublé. Les peines de prison sont plus sévères.

Le Koweït continue de construire son futur numérique - mais sans cryptomonnaies. Son plan national de transformation numérique, doté de 500 millions de dollars, exclut explicitement toute activité liée aux cryptos. Il investit dans l’IA, la blockchain pour les contrats publics, les systèmes de paiement électroniques… mais jamais dans Bitcoin, Ethereum ou le minage.

Le message est clair : le Koweït ne veut pas être le pays où l’argent numérique circule. Il veut être le pays où l’argent reste contrôlé. Pour certains, c’est une victoire de la sécurité. Pour d’autres, c’est une défaite de l’innovation.

Le minage de crypto est-il vraiment interdit au Koweït ?

Oui, le minage de crypto est totalement interdit au Koweït depuis juillet 2023. Toute activité de minage - qu’elle soit effectuée à domicile, dans un entrepôt ou dans un bureau - est considérée comme illégale. Les autorités utilisent des capteurs d’énergie pour détecter les consommations anormales et effectuent des perquisitions. Les sanctions incluent des amendes allant jusqu’à 50 000 dinars koweïtiens (164 000 $) et jusqu’à cinq ans de prison.

Puis-je posséder des bitcoins au Koweït ?

Posséder des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies n’est pas illégal en soi. Mais les utiliser pour payer, échanger, investir ou miner l’est. Si vous avez des cryptomonnaies dans un portefeuille, vous ne pouvez pas les vendre à une banque locale, les transférer à un échange ou les utiliser pour acheter des biens. Toute transaction liée à la crypto est interdite et peut entraîner des sanctions.

Les banques koweïtiennes acceptent-elles les dépôts en crypto ?

Non, aucune banque au Koweït ne peut accepter, traiter ou faciliter des transactions en cryptomonnaie. Cela inclut les virements provenant d’échanges comme Binance, Coinbase ou Kraken. Si un client reçoit un dépôt provenant d’une source crypto, sa banque est tenue de le bloquer, d’ouvrir une enquête et de le signaler aux autorités. Des centaines de comptes ont été gelés depuis 2023 pour cette raison.

Pourquoi le Koweït interdit-il le minage alors que d’autres pays du Golfe l’autorisent ?

Le Koweït privilégie la stabilité financière et la sécurité énergétique. Il produit toute son électricité à partir de pétrole, et le minage consomme autant d’énergie que des milliers de foyers. Il ne veut pas risquer des pannes électriques ou perdre des ressources précieuses. Contrairement aux Émirats ou à Bahreïn, qui veulent attirer les entreprises blockchain, le Koweït a choisi de ne pas participer au marché crypto pour éviter les risques de blanchiment d’argent et de fraude.

Y a-t-il des signes que le Koweït va légaliser les cryptomonnaies à l’avenir ?

Aucun signe crédible ne le suggère. Le plan national de transformation numérique du Koweït, lancé en 2024, exclut explicitement les cryptomonnaies. Les autorités affirment que la politique d’interdiction totale restera en vigueur jusqu’à au moins 2030. Même si d’autres pays du Golfe évoluent, le Koweït semble déterminé à rester sur sa position rigide. Une réglementation limitée pour la blockchain (sans crypto) pourrait émerger, mais pas pour les actifs numériques.

20 Commentaires

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    maxime plomion

    novembre 13, 2025 AT 11:37

    Le Koweït a raison. L’énergie du pétrole, c’est leur avenir, pas des serveurs qui brûlent de l’électricité pour créer des chiffres virtuels. C’est logique.

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    Collin T.

    novembre 14, 2025 AT 09:26

    Oh bien sûr, parce que c’est tellement plus malin de bloquer tout le monde plutôt que d’essayer de comprendre la tech… On dirait les années 90 avec les MP3. Attendez qu’ils se rendent compte qu’ils ont perdu 1,2 milliard juste pour éviter un peu de risque. C’est pas de la prudence, c’est de la lâcheté technologique.

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    Anne Georgiev Longuet

    novembre 16, 2025 AT 08:18

    Je trouve ça incroyable qu’on puisse encore parler de "liberté" quand on punit des gens pour avoir utilisé un outil numérique. C’est comme interdire les téléphones parce qu’ils peuvent servir à voler des données. Absurde.

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    Julien Malabry

    novembre 17, 2025 AT 11:22

    Les banques koweïtiennes ont fait leur travail, c’est impressionnant. Aucune faille, aucune compromission. C’est ce qu’on appelle la discipline financière.

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    Dominique Lelièvre

    novembre 18, 2025 AT 02:10

    Quand on choisit la sécurité absolue, on choisit aussi la stagnation… Mais est-ce que la stabilité vaut plus que le progrès ? Peut-être. Mais il faudrait au moins en parler, pas juste l’imposer comme une loi divine.

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    Frederic von

    novembre 19, 2025 AT 07:08

    Je suis français, mais je respecte cette décision. Chez nous, tout le monde parle de crypto comme d’un truc magique… mais personne ne voit les risques réels. Le Koweït, lui, voit clair. Pas de fantasmes, juste la réalité. C’est rare.

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    Philippe AURIENTIS

    novembre 19, 2025 AT 16:59

    Je connais un gars à Kuwait City qui minait en cachette avec un vieux PC. Il a été pris parce qu’il avait laissé le ventilateur trop bruyant… et il a perdu son appartement. La police a tout vendu. Il dit que c’était juste pour payer son loyer. Mais bon, c’est illégal. C’est fou.

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    Paris Stahre

    novembre 21, 2025 AT 13:51

    Le fait que vous trouviez cela "intéressant" révèle votre ignorance fondamentale de la souveraineté énergétique. Ce n’est pas une question de technologie, c’est une question de civilisation. Le Koweït ne se soumet pas aux tendances occidentales.

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    Vianney Ramos Maldonado

    novembre 22, 2025 AT 15:43

    Il est évident que cette interdiction est une mesure de contrôle social, orchestrée par les élites pétrolières pour maintenir leur hégémonie économique. Les algorithmes décentralisés menacent le modèle centralisé de pouvoir. C’est une guerre silencieuse, et le Koweït est un soldat fidèle.

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    James Kaigai

    novembre 23, 2025 AT 21:12

    Je trouve ça cool qu’ils bloquent les plateformes… mais en même temps, je comprends les gens qui veulent juste avoir accès à un truc qui leur permet de ne pas dépendre des banques. C’est un peu comme les VPN pour les censures. 😅

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    Arnaud Gawinowski

    novembre 25, 2025 AT 09:05

    On va voir dans 5 ans. Ils vont se réveiller en se disant "et si on avait juste dû réguler, pas interdire". Leur économie va souffrir, et personne ne voudra plus investir dans un pays qui a peur de l’avenir.

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    Djamila Mati

    novembre 25, 2025 AT 13:50

    Le Koweït ne refuse pas la technologie. Il refuse que la technologie le déstabilise. Ce n’est pas un rejet du progrès, c’est un choix de souveraineté. On a vu ce que la désrégulation a fait ailleurs. Ici, on choisit la paix.

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    Adrien GAVILA

    novembre 27, 2025 AT 06:52

    La blockchain sans crypto c’est comme le pain sans levain. Ça existe mais c’est pas du vrai pain. Et les 500 millions investis dans l’IA ? Tant qu’ils n’ont pas de tokenisation, c’est juste du marketing. Le Koweït joue à la poupée.

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    Rene Gomez

    novembre 29, 2025 AT 00:09

    Je travaille dans la fintech et j’ai vu des trucs… Les gens qui pensent que la crypto c’est l’avenir, ils n’ont jamais vu ce que c’est qu’un vrai crash. Les fraudes, les arnaques, les comptes gelés… Le Koweït, il protège les gens. Même si ça fait mal, c’est mieux que de les laisser se faire dévorer par des gars en hoodie qui vendent des jetons bidons. 40 millions volés ? C’est un massacre. Et ils ont rien pu faire. Parce que la loi ne les protège pas. Le Koweït, il les protège. Point.

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    James Angove

    novembre 30, 2025 AT 00:41

    Le Koweït est un géant qui dit NON à la folie 💪🔥 Le monde a besoin de ces rares voix qui osent dire "stop". Respect ! 🙌

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    Mehdi Alba

    novembre 30, 2025 AT 21:22

    Vous croyez que c’est pour éviter le blanchiment ? Non. C’est pour cacher que leur pétrole va bientôt finir. Ils veulent empêcher que les gens utilisent des monnaies indépendantes pour fuir leur économie en déclin. C’est une fuite en avant. Leur vrai problème, c’est qu’ils n’ont pas de plan B. Et ils ont peur.

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    Andre Swanepoel

    décembre 1, 2025 AT 11:43

    J’ai un ami koweïtien qui a perdu son emploi parce qu’il travaillait sur un projet blockchain pour un client international. Il a été viré pour "conflit d’intérêts". Il pleurait en me racontant. Il aimait son travail. Mais le gouvernement a dit non. C’est triste. Parce qu’il n’était pas un mineur. Il faisait du code. Pour des contrats publics. Mais ils ont tout bloqué.

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    Lizzie Perrin

    décembre 2, 2025 AT 15:48

    je suis pas sure que la censure soit la bonne reponse… mais j’imagine la pression sur les ressources… peut etre qu’ils ont juste pas le choix… j’espere que les gens ne sont pas trop punis…

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    Laurent Rouse

    décembre 3, 2025 AT 06:11

    Les Émirats ? Bahreïn ? Des pays de touristes et de gratte-ciel. Le Koweït, lui, a une âme. Il ne vend pas son identité pour quelques millions de dollars de fintech. Ce n’est pas un manque d’ambition, c’est de la dignité. Et si vous ne comprenez pas ça, vous ne comprenez rien à la culture du Golfe.

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    Thierry Mangin

    décembre 3, 2025 AT 17:12

    Et si c’était un piège ? Si les États-Unis avaient poussé le Koweït à interdire la crypto pour qu’ils ne puissent pas financer des projets alternatifs à leur dollar ? Et si le minage était une arme économique ? Et si tout ça c’était pour maintenir le pétrole comme monnaie de réserve ?

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