Moratoire sur le minage de crypto au Nouveau-Brunswick : tout ce qu’il faut savoir
oct., 11 2025
En novembre 2023, le Nouveau-Brunswick a décidé de bloquer toute nouvelle connexion d’électricité aux fermes de minage de crypto-monnaies. Cette mesure, qui s’ajoute à un arrêt indéfini lancé le 1er mars 2022, place la province parmi les plus strictes du Canada en matière de moratoire crypto Nouveau-Brunswick. Pourquoi ce choix? Quels sont les impacts sur le secteur et comment se positionnent les autres provinces? Décortiquons la décision, ses implications et les scénarios à venir.
Points clés à retenir
- Le moratoire interdit toute nouvelle connexion d’électricité aux projets de minage, y compris les extensions de capacité pour les opérations existantes.
- NB Power, l’entreprise publique d’électricité, applique la règle sans date de révision prévue.
- Le ciblage porte sur les mines utilisant la preuve de travail (Proof of Work), notamment le minage de Bitcoin, qui est le plus énergivore.
- Comparé aux provinces voisines, le Nouveau-Brunswick est le plus restrictif; l’Alberta reste la zone la plus accueillante.
- Les opérateurs doivent chercher d’autres juridictions ou repenser leurs modèles énergétiques pour rester viables.
Contexte et historique du moratoire
Le 1er mars 2022, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a publié un ordre du Cabinet demandant à NB Power l’entreprise publique d’électricité de la province de suspendre toute demande de service électrique provenant de nouvelles installations de minage de crypto-monnaies. Cette pause était initialement ouverte, mais en novembre 2023, le même gouvernement a officialisé un moratoire complet, rendant la décision permanente jusqu’à nouvel ordre.
La justification principale: protéger le réseau électrique provincial des pics de demande que génèrent les fermes de minage, tout en évitant une hausse des tarifs pour les consommateurs résidentiels et industriels.
Détails du moratoire : qui est concerné?
Le texte de la mesure vise deux catégories d’acteurs :
- Les projets de minage qui cherchent une première connexion au réseau; ils sont automatiquement refusés.
- Les installations déjà en fonctionnement qui demandent d’augmenter leur capacité électrique; leurs demandes sont également rejetées.
Le moratoire s’applique spécifiquement aux opérations qui utilisent la preuve de travail un mécanisme de consensus énergivore, notamment utilisé par Bitcoin. Les projets basés sur la preuve d’enjeu (Proof of Stake) ne sont pas visés, bien que le texte ne détaille pas explicitement cette exemption.
Comparaison avec les autres provinces canadiennes
| Province | Statut du moratoire | Date de début | Durée / Révision prévue | Commentaire principal |
|---|---|---|---|---|
| Nouveau‑Brunswick | Moratoire complet, indéfini | Novembre2023 | Pas de date de révision annoncée | Priorité à la stabilité du réseau et aux coûts résidentiels |
| Manitoba | Moratoire prolongé jusqu’au 30avril2026 | Novembre2022 (pause initiale) | Fin prévue: 30avril2026 | Capacité électrique limitée (6100MW) ; risque de surcharge de 4600MW |
| Colombie‑Britannique | Régulation via la Loi24 - plafonnement et tarif différencié | 2022 | Révisions ponctuelles en fonction des exigences du réseau | Décision judiciaire a confirmé la protection du réseau public |
| Québec | Réduction temporaire puis majoration des tarifs pour le minage | Novembre2022 | Pas de moratoire, mais plafonnement des MWh alloués | Hydro‑Québec vise à limiter l’impact sur les prix résidentiels |
| Alberta | Aucun moratoire; marché de l’énergie dérégulé | - | Politique ouverte, soutien gouvernemental | Destination privilégiée pour les nouvelles fermes de minage |
Le tableau montre que le Nouveau‑Brunswick se démarque par l’absence totale de période de révision, alors que le Manitoba prévoit une fin en 2026 et la Colombie‑Britannique mise sur la régulation judiciaire. L’Alberta reste l’unique province où le minage prospère sans restriction notable.
Impacts sur l’industrie du minage au Canada
Le moratoire a plusieurs répercussions concrètes:
- Déplacement géographique: les firmes qui envisagent le Nouveau‑Brunswick doivent se tourner vers l’Alberta ou des juridictions étrangères où l’accès à l’hydroélectricité est plus souple.
- Pression sur les réseaux ouverts: l’afflux de demandes dans les provinces permissives augmente la concurrence pour la capacité existante, ce qui pousse certaines autorités à réexaminer leurs propres politiques.
- Coûts opérationnels: les tarifs d’électricité dans les provinces non restreintes peuvent grimper rapidement si la demande dépasse l’offre disponible, comme le montre le cas de Hydro‑Québec, qui a augmenté les tarifs tout en imposant un plafond d’allocation.
- Innovation technologique: les opérateurs cherchent des solutions moins énergivores (ASICs plus efficaces, refroidissement par immersion, utilisation d’énergie renouvelable propre) pour contourner les restrictions.
En bref, la décision du Nouveau‑Brunswick accélère la concentration du minage dans quelques poches favorables et pousse l’ensemble du secteur à repenser son modèle énergétique.
Comment les opérateurs doivent réagir aujourd’hui
Si vous dirigez une ferme de minage ou prévoyez d’en créer une, voici les étapes pratiques à suivre face au moratoire:
- Vérifier le statut de votre demande actuelle auprès de NB Power. Toute demande en cours sera rejetée, même si elle était déjà partiellement approuvée.
- Évaluer les alternatives: comparer les offres d’électricité en Alberta, Manitoba, Québec et dans les États voisins (ex.: Texas). Utilisez le tableau ci‑dessus comme point de départ.
- Repenser le type de minage: envisager la migration vers la preuve d’enjeu (PoS) ou des projets de tokenisation qui ne requièrent pas de puissance de calcul massive.
- Considérer les solutions hybrides: installer des panneaux solaires ou des petites turbines hydro‑locales pour compenser une partie de la consommation et réduire la pression sur le réseau public.
- Préparer un dossier d’appel: si votre projet a déjà investi dans des infrastructures au Nouveau‑Brunswick, collectez les preuves d’impact économique local et soumettez un recours administratif argumenté sur la base du développement régional.
Perspectives d’avenir : que réservera le moratoire ?
Le futur du moratoire dépendra de plusieurs facteurs:
- Évolution de la capacité électrique provinciale: si NB Power développe de nouveaux réacteurs hydro‑ou même des projets nucléaires, la pression pourrait diminuer et rouvrir la porte au minage.
- Pression politique et publique: les groupes environnementaux pourraient renforcer la posture restrictive, tandis que les acteurs économiques locaux pourraient pousser à une révision.
- Innovation dans le minage: l’apparition de matériel plus efficient pourrait rendre la consommation par MWh nettement plus faible, rendant les autorités moins réticentes.
- Influence des autres provinces: un durcissement de la politique en Alberta ou au Manitoba pourrait créer un effet domino, incitant le Nouveau‑Brunswick à reconsidérer son positionnement pour rester compétitif sur le plan économique.
En l’absence d’annonce officielle de révision, le moratoire reste de fait une barrière permanente pour les nouveaux projets de minage au Nouveau‑Brunswick.
FAQ - Questions fréquentes
Le moratoire s’applique‑t-il aux projets déjà opérationnels ?
Oui. Toutes les demandes d’augmentation de capacité, même pour les fermes déjà connectées, sont rejetées tant que le moratoire reste en vigueur.
Quelles provinces offrent encore un accès à l’électricité pour le minage ?
Principalement l’Alberta, qui possède un marché de l’énergie dérégulé, ainsi que certaines parties du Québec et du Manitoba qui limitent les quantités mais n’imposent pas de moratoire complet.
Le moratoire affecte‑t-il uniquement le minage de Bitcoin ?
Le texte cible explicitement les opérations basées sur la preuve de travail, dont le minage de Bitcoin est le plus représentatif. Les projets utilisant la preuve d’enjeu ne sont pas mentionnés.
Existe‑t‑il un recours possible contre le refus de NB Power ?
Un recours administratif peut être déposé auprès du commissaire aux services publics du Nouveau‑Brunswick. Il faut présenter un dossier démontrant les bénéfices économiques locaux et la conformité aux normes environnementales.
Quand le moratoire pourra‑t‑il être révisé ?
Aucun calendrier officiel n’a été communiqué. La révision dépendra de l’évolution de la capacité du réseau, de la pression politique et des innovations technologiques dans le secteur du minage.
Prochaines étapes pour les acteurs du secteur
Quel que soit votre profil - investisseur, opérateur ou régulateur - il est crucial de rester informé des évolutions législatives. Abonnez‑vous aux bulletins de NB Power, suivez les annonces du ministère de l’Énergie du Nouveau‑Brunswick et surveillez les décisions judiciaires en Colombie‑Britannique et au Québec. En parallèle, explorez les solutions d’énergie renouvelable et les modèles de minage plus verts pour réduire votre dépendance aux réseaux traditionnels.
En définitive, le moratoire du Nouveau‑Brunswick rappelle que le succès du minage de crypto‑monnaies ne dépend pas uniquement de la puissance de calcul, mais aussi de la capacité à naviguer dans un environnement réglementaire en constante évolution.
René Fuentes
octobre 14, 2025 AT 21:03C’est une bonne décision, franchement. On ne peut pas laisser des fermes de minage sucer toute l’électricité alors que les gens normaux ont du mal à payer leurs factures. Je comprends les techies, mais la priorité, c’est les citoyens.
Je vois pas pourquoi on devrait sacrifier le chauffage de mamie pour faire tourner des ASICs.
Martine Caillaud
octobre 15, 2025 AT 05:40Ohhh la belle idée de bloquer le minage… et puis après on se plaint que les start-ups partent en Alberta. C’est comme si tu fermes la porte à un gars qui veut te vendre un aspirateur… puis tu te demandes pourquoi ton sol est toujours poussiéreux.
Le Québec a fait pareil mais avec des tarifs. Là, c’est du « on ne veut rien savoir ». C’est du pur déni politique.
james rocket
octobre 15, 2025 AT 20:22Le minage de Bitcoin, c’est un peu comme les feux d’artifice : ça brille, ça fait du bruit, mais au fond, c’est juste de la consommation énergétique qui ne laisse rien derrière. Le vrai défi, c’est pas d’interdire, c’est de réinventer.
Si on veut que ça dure, faut passer à la preuve d’enjeu. Ou trouver un moyen de le faire avec l’énergie qu’on a déjà. Sinon, on est juste en train de déplacer le problème.
Stephane Castellani
octobre 16, 2025 AT 05:25Alberta est la seule option viable maintenant.
Blanche Dumass
octobre 16, 2025 AT 19:14Je me demande si c’est vraiment la bonne stratégie… Le minage, c’est un peu comme les usines du 19e siècle : on le déteste, mais il crée des emplois. Et si on le chasse, qui va remplacer ces revenus ?
On a peur de la technologie, mais on oublie qu’elle peut aussi être une solution. Peut-être qu’avec du solaire local, on pourrait en faire un atout plutôt qu’un ennemi.
Philippe Foubert
octobre 17, 2025 AT 08:12Le moratoire est une merde totale. Tu veux contrôler l’énergie ? Alors tu mets un capo sur les demandes, pas un mur. Les ASICs modernes consomment 30% moins qu’avant, et ils veulent juste un peu de juice.
On a des hydro-turbines qui dorment à 80% de leur capacité, et on laisse des millions de $ partir en Alberta ? C’est du suicide économique. Et puis, si tu veux vraiment stopper le minage, bloque les GPU, pas les connexions. C’est pas comme si les gens allaient miner avec leur MacBook Pro.
Genevieve Dagenais
octobre 17, 2025 AT 10:33Il est grand temps que le Québec et le Nouveau-Brunswick fassent preuve de responsabilité énergétique. Ces fermes de minage sont des gouffres énergétiques, des aberrations technologiques qui ne créent aucune valeur réelle, seulement des spéculateurs en ligne. Leur existence même est une insulte à la sobriété énergétique. Ce moratoire n’est pas une restriction : c’est un devoir civique.
Les provinces qui accueillent ces activités sont des parias environnementaux. L’Alberta, en particulier, devrait être isolée, pas encouragée.
Carmen Wong Fisch
octobre 18, 2025 AT 09:23Je vais aller voir ce que dit la Wikipedia. Pour l’instant, j’ai rien compris.
Jeanette van Rijen
octobre 19, 2025 AT 03:51Le moratoire du Nouveau-Brunswick est une approche pragmatique et anticipative. En limitant l’impact sur le réseau public, les autorités protègent les usagers résidentiels et industrielles contre des tarifs volatils. Il convient de noter que les alternatives technologiques, telles que la preuve d’enjeu, sont non seulement plus durables, mais aussi conformes aux objectifs de transition énergétique.
La migration vers des modèles hybrides, intégrant des sources renouvelables décentralisées, représente une voie stratégique pour les opérateurs souhaitant maintenir leur activité dans un cadre réglementaire éthique et durable.
prima ben
octobre 19, 2025 AT 20:37Vous êtes tous des naifs. Qui a dit que le minage était juste pour les gros acteurs ? Moi, j’ai un petit ASIC dans mon garage, je le branche la nuit quand l’électricité est moins chère, et j’ai payé mon PC avec ça. Et maintenant vous me dites que je dois arrêter parce que des gars en Alberta font des fermes de 10 MW ?
Vous êtes des hypocrites. Vous voulez tout contrôler, mais vous ne voyez pas que c’est moi qui paie la facture, pas eux.
La T'Ash Art
octobre 20, 2025 AT 14:59La décision est cohérente avec la préservation du service public. Le minage n’est pas un besoin fondamental. L’électricité est un bien commun. Les opérateurs doivent adapter leur modèle ou chercher ailleurs. Ce n’est pas une punition, c’est une logique de gestion des ressources.
Les solutions locales, comme l’autoconsommation solaire, restent possibles. Le moratoire ne bloque pas l’innovation, il la redirige.
Emeline R
octobre 21, 2025 AT 01:48Je suis tellement fière de notre province ! On a choisi les gens, pas les algorithmes !
On a dit non à la spéculation, oui à la sécurité énergétique !
On a dit non aux géants du minage, oui à nos voisins qui ont froid en hiver !
Et si on doit attendre 10 ans pour réévaluer, tant mieux !
Parce que la planète, elle, n’attend pas !
Et les ASICs, ils sont pas plus intelligents que les gens qui les utilisent !
On va créer des emplois verts, pas des mines de bitcoins !
On va investir dans l’hydro, pas dans les cartes graphiques !
Et si quelqu’un veut miner, qu’il le fasse avec son propre panneau solaire !
Et si on a besoin de plus d’énergie, on construit des barrages, pas des fermes !
Et si on doit perdre quelques investissements, tant mieux !
Parce que l’avenir, c’est pas des machines qui brûlent de l’électricité !
C’est des humains qui vivent bien !
Et on va le prouver !
On est le Nouveau-Brunswick, et on ne vend pas notre électricité pour faire tourner des crypto !